1958, le jeune Cliff s’installe dans la ville de Liverpool. Un quatuor – The
Quarrymen – écume cette année là tout les clubs
de la ville ; la postérité les retiendra sous un autre nom :
The Beatles.
Cliff est passionné et doué pour la musique ; si doué qu’à la
fin de sa scolarité, il rejoint Home, un groupe de rock progressif avec
qui il rencontrera un certain succès. L’apogée a lieu en
Novembre 1971 à Wembley ou Home ouvre le concert de Led Zeppelin. L’année
suivante, leur chanson « dreamer » parviendra à la 41ème
place des charts anglais : ce sera la plus belle performance du groupe. L’album
suivant « The Alchemist » ne rencontre pas d’oreilles pour
l’apprécier ; le chanteur Mick Stubb part vers d’autres
horizons et Cliff s’en va former le groupe Bandit pour démarrer
en beauté l’année 75.
Accompagné de Jim Diamond (qui connaîtra plus tard le succès)
et de Graham Broad (qui se distinguera avec Roger Waters), Cliff parvient à enregistrer
un album. Mais cela n’est rien encore comparé à l’avenir
qui s’ouvre à lui.
1977, Cliff a 29 ans, la vieille Angleterre se meurt, le Punk explose et le
Rock est toujours vivant. Au sein du groupe AC/DC, dont la réputation
franchit déjà les océans, rien ne va plus entre Angus
Young et le bassiste Mark Evans qui quitte le groupe pendant le « Let
there be rock Tour ». Auditionné parmi une cinquantaine de prétendants,
Cliff emporte l’adhésion des frères Young et rejoint AC/DC
pour y former avec sa basse une des plus redoutables et admirés sections
rythmiques de l’histoire du rock.
« I’m just makin’ my play »
Aussi discret qu’efficace, aussi régulier que nécessaire, Cliff est une personnalité qui, au premier abord, pourrait sembler tenir un second rôle dans le groupe. Il suffit pourtant d’écouter attentivement les albums, ou mieux encore de voir le groupe en concert, pour comprendre que Cliff est indispensable à la cohérence et à la force du son recherché par AC/DC. Il faut regarder Phil et Cliff cote à cote, toujours unis ; Malcolm et Cliff, séparés par la batterie, mais toujours symétriques, parfois jusqu’au mimétisme lorsqu’ils s’avancent du même pas, et véritablement comme un seul homme, pour entourer de leurs voix celle de Brian au moment des refrains. Il faut, à la façon de Keith Richards, admirer ce moment court et sublime où, pendant « Let there be rock », AC/DC, pour un instant privé de son génial lutin parti vers la foule, devient un trio purement rythmique et tout simplement évident.