« In the beginning… »
Son initiation à la musique est une histoire de famille. Margaret, sa
sœur, l’amène un soir au concert de Louis Armstrong alors qu’il
n’a pas encore 8 ans. Elle lui fait aussi découvrir le son brut
des pionniers du Rock – Chuck Berry, Little Richard –, c’est
une révélation : Let there be Rock !
Avec son frère Georges, leader des Easybeats, Angus comprend que le rock’n’roll
peut non seulement servir d’exutoire à ses frustrations, mais lui
permettre peut-être d’échapper à l’avenir tout
tracé de la classe ouvrière australienne : l’usine.
N’attendant rien de l’école traditionnelle qu’il juge
trop militaire, il se réfugie dans l’art et la lecture – I’m
a problem child. Dans une bibliothèque de Sydney, il passe des journées
à parcourir les articles que le magazine américain Down beat consacre
aux grands noms du blues, et en particulier à Muddy Waters. A peine sorti
de l’école, il se précipite pour jouer de la guitare et répéter
avec différents groupes sans prendre le temps d’enlever son costume
d’écolier : on connaît la suite.
Agé de 16 ans, il assiste admiratif à la tournée que fait
son grand frère Malcolm, alors âgé de 18 ans, avec le Velvet
Underground. Malcolm quitte le Velvet en 1973 pour créer son propre groupe
avec son petit frère : AC/DC est né. La première apparition
en public a lieu le 31 décembre 1973 au Chequers, une boite de Sydney.
« It’s a long way to the top… »
Le premier strip-tease d’Angus a lieu en 1975 peu de temps après
l’arrivée du groupe à Melbourne où il est adopté
par la communauté gay. Souvent à l’affiche du Hard Rock Café,
Angus accepte un soir de participer avec ironie à une séance de
strip-tease carnavalesque, en uniforme d’écolier, au coté
« de femmes bisexuelles qui brandissaient des godemichés à
bout de bras » se souvient Malcolm. Le strip-tease d’Angus deviendra
par la suite un moment charnière du show permettant à chacun de
souffler et à Angus de ne pas étouffer sous son costume.
Après la sortie de Let there be Rock au printemps 77, la carrière
d’AC/DC prend un nouvel essor. L’album réunit pour la première
fois toute les qualités que suppose l’ambition des frères
Young. Les solos d’Angus, soutenu par la rythmique imposante de Malcolm,
raconte au sein des chansons leur propre histoire. Cela est particulièrement
visible dans la chanson-titre Let there be Rock où chaque refrain est
soutenu par une relecture sauvage et originale des standards du Rock. Dans Whole
lotta Rosie, les guitares d’Angus et de Malcolm se répandent et
se répondent dans une violence sonore, jouissive et cohérente
jamais atteinte auparavant.
Cette énergie sera au cœur des deux albums suivants : Powerage et
Highway to Hell. Avec l’album Back in Black teinté d’une atmosphère
d’urgence et de tristesse, le style d’Angus évolue et devient
plus mélodique encore sans que cela ne nuise à l’énergie
de l’ensemble, bien au contraire. Le sommet est atteint, Back in Black
est le deuxième album le plus vendu de l’histoire aux États-unis,
un succès mondial qui se répète rééditions
après rééditions.
Angus n’est plus seulement l’identité visuelle du groupe, il
devient une icône du Rock. Alors que les pochettes des années 70
et 80 le représentaient comme un pantin ou un diablotin électrique,
les pochettes des deux derniers albums le représentent géant et
statufié tel un Micromégas de la planète Rock. Angus semble
prendre cela avec ironie et philosophie, et laisse les honneurs à son
costume de collégien, affirmant qu’il n’est pas le même
avec et sans.
Dans les trois derniers albums, le style d’Angus fait toujours des étincelles.
On retiendra particulièrement la géniale introduction de Thunderstruck
sur The razor edge ; l’affolant jeu de réponses et d’arpèges
dans The Furor sur Ballbreaker, et l’incroyable résumé de
ses différents styles que constitue l’ensemble de l’album Stiff
upper Lip.