Avant de rejoindre en janvier 1975 le groupe
le plus électrique du monde,
Philipp est simple apprenti électricien. Plus encore que le son, c'est
l'aspect physique de la batterie qui l'attire. Il privilégiera dans son
jeu le coté brut et instinctif et refusera toujours et à priori
les fioritures inutiles dans la construction de ses rythmes.
Ne prenant qu'un seul cours de batterie, il décide de se faire les bras
et les peaux, avec comme seuls compagnons un vieil électrophone et quelques
disques des Beatles ou des Small Faces. Il cherche inlassablement à capter
et à reproduire ce qui fait la magie des morceaux qu'il admire. Assez
vite, il rejoint son premier groupe « Charlemagne » qui se contente
de faire quelques reprises des standards à la mode. Il arrête l'école
et le groupe l'année suivante ; décide de travailler pour se payer
un nouveau kit de batterie.
1974, Phil, tout juste 20 ans, rejoint Buster Brown où sévissent
déjà Angry Anderson et Georgie Leech, futur chanteur et bassiste
de Rose Tatoo. Mais l'ambiance et les vibrations sont si mauvaises entre le groupe
et le management que Phil se retrouve vite sans emploi et sans argent. Il devient
laveur de voiture jusqu'au jour où Trevor Young, son remplaçant
au sein de Buster Brown, l'informe des recherches d'AC/DC au sujet d'un batteur.
Phil les a côtoyé l'année précédente à Adélaïde
et ce qu'il a vu et entendu le fait se précipiter chez les frères
Young pour tenter sa chance. Le coup de foudre est immédiat ; la magie
et l'étincelle qu'il cherchait inlassablement surgissent dans la rencontre.
« Let there be Drums »
Trois semaines à peine après avoir intégré AC/DC,
Phil se retrouve au Sunburry Festival à Melbourne où Deep Purple
joue en tête d'affiche. La basse, ce soir du 25 janvier 75, est assurée
par Georges Young ; et, au milieu de cette fratrie magique, Phil et AC/DC font
de l'ombre au pourpre profond. L'année 75 est riche en émotions
et en succès naissants. En septembre, au Matthew Findlers Hotel, Phil
se casse un pouce en défendant Angus pris sous les coups d'un spectateur.
Les cinq années suivantes se passent en tournées incessantes ou
les marches de la gloire sont montées une à une dans chaque pays
visité. Février 80 : Phil, plus encore que les autres membres,
est affecté par la mort de Bon. Il décide pourtant de continuer
l'aventure, persuadé que Bon n'aurait pas voulu qu'elle s'arrête.
Mais à mesure que les tournées se font de plus en plus longues,
le plaisir se fait de moins en moins grand. Après l'enregistrement de
Flick of the switch, Phil décide d'arrêter. Nous sommes en 83, et
jusqu'en 89, il ne touchera plus une batterie, se consacrant à d'autres
passions, d'autres envies.
Pourtant les années qui passent ne parviennent pas à effacer le
lien qui le lie au groupe. Il sait, comme la majorité des fans, qu'il
est le véritable et le seul batteur d'AC/DC au même titre que John
Bonham ou Keith Moon pour leurs groupes respectifs. Le 16 novembre 91, dernière
date de la tournée « Razors Edge Tour » Phil, Angus et Malcolm
se rencontrent après plusieurs années d'absence. Quelques temps
après, Malcolm l'appelle pour l'inviter à venir jouer sur quelques
idées. Et là comme 17 ans auparavant, la magie resurgit dans l'instant.
Le grand retour à lieu en août 95 sur le tournage de « Hard
as a Rock » où AC/DC une nouvelle fois renaît de ces cendres,
prêt à une nouvelle tournée.