Ballbreaker constitue l'unique collaboration du groupe avec Rick Rubin, producteur éclectique ayant aussi bien travaillé avec Red Hot Chili Peppers que System of a Down, ou encore Slayer. Il avait déjà travaillé brièvement avec le groupe en 1993 en produisant la chanson Big Gun pour la bande son du film Last Action Hero.
Le son de l'album est brut de décoffrage au possible et dénué de tout
artifice de studio; il n'en reste pas moins massif, et rend
parfaitement service au matraquage binaire et métronomique propre au
groupe.
Si les guitares étaient saturées à l'extrême sur The Razors Edge,
on revient ici à une sonorité "crunch" beaucoup plus naturelle, qui
s'apparente parfois à un son clair fortement compressé. La voix de Brian Johnson
subit le même traitement : exit notamment les delay et reverb souvent
présents dans les précédents opus du groupe. Le timbre rauque et suraigu
de l'ancien chanteur de Geordie est toujours là, mais Rubin
l'expose sous un autre jour: en misant sur la profondeur et la
proximité, il exploite des sonorités jusque là inédites et non
dépourvues d'intérêt.